Evaluation de la perception visuelle de l'enfant: Elaboration d'un protocole et étalonnage. Application à deux populations d'enfants dyspraxiques avec ou sans lésions cérébrales.

Par Sybille Gonzalez-Monge

Financement en 2005

Montant : 36 000€
  • Les troubles de la perception visuelle sont présents chez les enfants atteints de paralysie cérébrale. peuvent avoir des répercussions sur les apprentissages scolaires fondamentaux: lire, écrire, compter
  • Le travail réalisé dans ce projet consistait à élaborer et valider un protocole d’évaluation de la perception visuelle élémentaire, c’est-à-dire de la capacité du cerveau à traiter l’information visuelle qui lui est transmise.
  • Ces tests permettent un diagnostic précoce dans le domaine des troubles perceptivo-visuels et peuvent être utilisés chez  des enfants avec paralysie cérébrale car ils ne sollicitent ni le langage ni la motricité de réponse verbale
Cognition, perception, fonctions sensorielles

L'équipe

GONZALEZ- MONGE

Ce projet de recherche a été mené par le Dr Sibylle GONZALEZ- MONGE et Mme Virginie ANDRE dans le service du Dr Carole Bérard (Service de Rééducation Fonctionnelle Pédiatrique "l'Escale", INSERM UMR-S 534 Espace et action, Lyon).

Contexte

Les troubles de la perception visuelle sont présents chez les enfants atteints de paralysie cérébrale. Ces troubles seraient à l’origine d'une difficulté voire d’une incapacité à identifier des images (images d’objets, lettres, chiffres) en l’absence de trouble sensoriel visuel. Ils peuvent être associés à des difficultés d'organisation du geste ou praxie mais aussi à des difficultés d’organisation du regard et peuvent avoir des répercussions sur les apprentissages scolaires fondamentaux: lire, écrire, compter.

Objectifs et Méthodologie

Il s’agit d’une étude menée en deux temps. La première étape consistait à élaborer un protocole d’évaluation de la perception visuelle élémentaire, c’est-à-dire de la capacité du cerveau à traiter l’information visuelle qui lui est transmise. La deuxième étape consistait à valider statistiquement les résultats obtenus dans la première phase de l’étude, afin d’établir les données de référence qui seront mises à la disposition des professionnels pour leur permettre d’évaluer les troubles perceptivo-visuels chez les enfants.

Six épreuves, issues de 2 batteries de tests destinées à l’adulte,  ont été adaptées à l’enfant :

  • 4 épreuves d’évaluation des perceptions visuelles dites élémentaires (jugement de longueur, de taille, d’orientation des lignes et  jugement de milieu)
  • 2 épreuves d’évaluation des perceptions visuo-spatiales (localisation et discrimination de points)

Ces épreuves ont été administrées à 96 enfants tout-venant âgés de 4 à 12 ans, répartis en 4 groupes d’âge.

Le traitement statistique de ces résultats donne des normes permettant d’évaluer des troubles dans ce domaine, qui peuvent intéresser un ou plusieurs de ces sous-tests, voire l’ensemble

Résultats d'avancement

Grâce à cette étude, il a été constaté qu’il y a une progression des fonctions visuelles avec l’âge, à partir de 4 ans, et que ces fonctions ne sont donc pas matures aussi tôt qu’on le pensait.

Son deuxième apport est de permettre un diagnostic précoce dans le domaine des troubles perceptivo-visuels. La première série de tests permet d’évaluer le traitement des informations visuelles par la zone occipitale du cerveau, tandis que les deux tests de la perception visuo-spatiale permettent d’évaluer le traitement par la voie dorsale (voie qui transmet l’information du lobe occipital du cerveau au lobe pariétal et qui traite de la localisation spatiale du stimulus visuel). Ceci est particulièrement important dans le cadre de la paralysie cérébrale, qui est souvent accompagnée d’un dysfonctionnement de cette voie dorsale, cause de la dyspraxie visuo-spatiale.

Enfin, la manière dont les tests ont été conçus permet leur application à des enfants présentant des troubles du langage, car ils ne sollicitent pas de réponse verbale : il suffit de pouvoir manifester “oui” ou “non” pour répondre aux questions. Cela signifie que ces enfants ne seront pas pénalisés par leurs troubles du langage, et pourront donc eux aussi bénéficier d’un meilleur diagnostic.

Perspectives

Le test développé permet de mesurer spécifiquement la fonction perceptivo-visuelle et est adapté dans la paralysie cérébrale car ne sollicitant ni la motricité, ni le langage. Il permettra de mieux circonscrire le ou les déficits en vue d'adapter une remédiation précoce. Il pourrait servir de référence en vue de comparer plusieurs pathologies.