Evaluation à l'âge de 3 ans et 1/2 de la qualité de la vie, de l'indépendance fonctionnelle et du fonctionnement moteur global de 100 enfants ayant eu un infarctus cérébral artériel néonatal.

Par Stéphane Chabrier

Financement en 2006

Montant : 45 000€
  • L’accident vasculaire cérébral (AVC) touche un nouveau-né sur 5000. C’est l’une des principales causes de paralysie cérébrale de l’enfant né à terme.
  • L’objectif  principal de ce projet était de déterminer le profil pendant la grossesse et autour de la naissance des nouveau-nés  à terme ayant eu un AVC en s’appuyant sur les données de la cohorte AVCnn (cohorte française de 100 enfants ayant eu un infarctus cérébral artériel néonatal). Deux populations de nouveau-nés à risque ont été identifiées :
    • ceux de petit poids pour lesquels des facteurs de risque obstétricaux avec une grossesse compliquée ainsi qu’une exposition au tabac ont été retrouvés ;
    • ceux de gros poids (>3,375kg)  pour lesquels une souffrance néonatale (traumatisme obstétrical) est plus souvent mise en évidence ;
  • La qualité de vie des enfants ayant eu un AVC néonatal ne différait pas de celle d’enfants typiques du même âge.
  • La détermination de ces profils à risque d’AVC est importante pour la prévention, la surveillance puis le traitement précoce. Un suivi à plus long terme de ces enfants est prévu.
Epidémiologie

L'équipe

Stéphane CHABRIER

Ce projet de recherche a été mené par le Dr Stéphane CHABRIER [MPR pédiatrique, CHU St Etienne et PPEH-EA 3062 (Physiologie, Physiopathologie de l'exercice et Handicap) Université St-Etienne] sous la direction du Pr Vincent Gautheron.

Stéphane Chabrier, médecin pédiatre au CHU de Saint-Etienne s’intéresse aux AVC de l’enfant. Il a publié de nombreux articles originaux, mises au point et recommandations pour la pratique clinique sur ce thème.

Depuis janvier 2013, Stéphane Chabrier est coordonnateur du Centre national de référence de l’AVC de l’enfant.

Contexte

Bien qu’il s’agisse plutôt d’une maladie du sujet âgé, l’accident vasculaire cérébral (AVC) touche pourtant un nouveau-né sur 5000. C’est l’une des principales causes de paralysie cérébrale de l’enfant né à terme. Si les signes cliniques de l’AVC (ou infarctus cérébral artériel) sont bien caractérisés et bien reconnus, les causes et l’évolution naturelle de la maladie restent mal connues.

La détermination des profils à risque d’AVC est importante pour la prévention, la surveillance puis le traitement précoce. L’évaluation de l’autonomie, de la qualité de vie de ces patients permet au-delà d’une approche neurologique exclusive de prendre en compte la dimension psycho-sociale de ce handicap.

Objectifs et Méthodologie

L’objectif  principal de ce projet était de déterminer le profil pendant la grossesse et autour de la naissance des nouveau-nés  à terme ayant eu un AVC.

Les objectifs secondaires étaient de déterminer les mécanismes de l’infarctus à partir de l’histoire obstétricale, des examens biologiques et de l’imagerie ainsi que d’évaluer la perception par l’enfant de son état de santé et son autonomie au sein de l’environnement socio-familial.

Pour répondre à ces questions une cohorte française d’enfants ayant eu un infarctus cérébral artériel néonatal (dite cohorte AVCnn) a été créée. 112 nouveau-nés ont été ainsi signalés de novembre 2003 à octobre 2006 dans les 39 services de néonatologie et de neurologie pédiatrique participants. Après relecture des dossiers, 100 enfants (62 garçons et 38 filles) ont satisfait aux critères d’inclusion et constituent la cohorte qui est suivie.

Les antécédents maternels, les caractéristiques de la grossesse, de l’accouchement et du nouveau-né ont été recueillies. L’examen neurologique, le développement psychomoteur sont évalués à 1, 2 et 6 ans.

La qualité de vie, l’indépendance fonctionnelle et l’activité motrice de l’enfant sont évaluées à l’âge de 3,5 ans. La qualité de vie a été évaluée par l’échelle QUALIN remplie par les familles et les soignants et les résultats fonctionnels à l’aide de l’ échelle Wee-Fim. Des enfants typiques de la même tranche d'âge ont été recrutés dans des écoles publiques.

Résultats

Des facteurs de risque d’infarctus cérébral ont été mis en évidence :

  • Antécédents maternels : interruption spontanée de grossesse, primipare/primigeste
  • Grossesse : grossesse gémellaire
  • Accouchement : rupture prématurée des membranes, césarienne, délivrance traumatique, souffrance néonatale
  • Nouveau-né : sexe masculin   

Deux populations de nouveau-nés à risque ont été identifiées :

  • ceux de petit poids pour lesquels des facteurs de risque obstétricaux avec une grossesse compliquée ainsi qu’une exposition au tabac ont été retrouvés ; Le mécanisme de l’infarctus cérébral chez ces enfants serait une souffrance fœtale liée à une pathologie placentaire 
  • ceux de gros poids (>3,375Kg)  pour lesquels une souffrance néonatale est plus souvent mise en évidence; le mécanisme des lésions serait relié à une lésion des artères cervicales ou cérébrales en rapport avec un traumatisme obstétrical.

 

Les âges moyens et les scores médians de QUALIN ne différaient pas entre les patients et les témoins. Les scores médians Wee-FIM étaient plus faibles chez les enfants hémiplégiques que chez les enfants non hémiplégiques (p < 0,001). Les scores de qualité de vie ne semblaient pas corrélés aux résultats fonctionnels.

  • Un suivi à plus long terme de ces enfants est prévu.

Pour aller plus loin